Quand le verdict est tombé, mon mari a dit : «Je te l’avais dit!»
Quoi ? J’étais consternée de son affirmation. Je l’accusais en silence de ne pas m’avoir pris en charge, de ne pas m’avoir secoué pour me ramener à moi.
Je me rappelle lui avoir demandé sèchement «Tu m’as dit quoi ?»
«Que tu devais décrocher! De lâcher ton cellulaire!» m’avait-il dit plusieurs fois comme si j’avais dû comprendre sur-le-champ.
Chaque fois qu’il me disait ça, moi, ça me gossait. J’avais l’impression qu’il ne voulait pas mon succès. Qu’il ne comprenait pas que j’avais beaucoup à faire et que je voulais donner le mieux de moi-même. Ah! Le joli monde des perceptions. J’ai jamais entendu son message. Au lieu d’être irritée, j’aurais pu lui demander «Pourquoi tu veux que je décroche ? Je te manque ? Tu as peur de quoi pour moi ?» J’aurais pu dire n’importe quoi pour découvrir ce qu’il voulait vraiment me dire par ses mots de gars «décroche!» «Lâche ton cellulaire!» Il m’aurait peut-être dit : «Ma chérie, j’ai l’impression que tu t’épuises dans le travail. J’ai peur que tu te brûles.» J’aurais peut-être allumé. Mais peut-être que non aussi parce que j’étais déjà noyé par la logistique du quotidien. J’aurais eu besoin de prendre du recul, de prendre une pause pour me voir aller. Tranquillement, j’aurais peut-être réalisé que ma vie ne peut pas être remplie que par le travail.
Et puis, j’ai été forcée de prendre une pause. Durant cette pause, mon mari a vécu lui aussi stress et angoisse. Mais, il ne me l’a jamais fait savoir. Il ne voulait pas me partager ses craintes et son stress alors que j’étais déjà affaiblie. Il craignait de m’affecter encore plus. Il s’est refermé. Il a enfoui ce qu’il l’habitait pour ne pas m’inquiéter davantage. Pendant que je travaillais à me retrouver, lui il s’inquiétait en silence.
Depuis les tout premiers jours de notre rencontre, il aimait en moi la femme qui fonçait, qui le stimulait intellectuellement et qui était un puits sans fond de joie de vivre. Alors que pendant cette période, il côtoyait une femme qu’il avait de la difficulté à reconnaître. Tranquillement, son amour pour moi était ébranlé par le doute. Le doute que je ne revienne jamais à moi comme celle qu’il a tant aimée.
J’ai pris une pause, mais la vie, elle, ne prend pas de pause. Puis, plus je reprenais contact avec moi-même et plus nous reprenions contact. Et BANG! La crise a éclaté. Les reproches de part et d’autre ont été mis sur la table. Puis, nous nous sommes rappelé notre promesse. Cette promesse que nous avons prononcée il y a 10 ans, de s’aimer, de se supporter dans le respect, l’honnêteté et la fidélité. Nous avons choisi de nous battre, de tout faire pour nous retrouver. Malgré la douleur que cette crise nous a causée, nous nous sommes rapprochés. Mon mari a découvert une nouvelle femme en moi. Et moi, j’apprends à me confier à lui, à lui adresser mes demandes et surtout à cesser d’avoir des attentes envers lui. Enfin, je fais mon possible.
Nous sommes réellement en train de réapprendre à nous connaître. À tranquillement retomber en amour et d’écrire le reste de notre vie sur de nouvelles bases.
Je termine en vous partageant la vision de l’amour qu’une femme un jour m’a partagé: «L’amour c’est d’abord une étincelle qui allume un feu qu’on nourrit en y ajoutant des bûches, puis ces bûches deviennent une chaude braise qui n’a besoin que d’un souffle pour faire naître à nouveau un beau et grand feu.»
Et je termine par cette question; quelle promesse est-ce que vous vous êtes faite (envers vous-même ou envers votre amoureux ou amoureuse) vous permettra de traverser vos épreuves ?
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** Rédigé pour publication sur Divas en ligne pour faire suite à mon article «J’ai trompé mon mari».