Est-ce que je suis la seule à virer folle avec ça ? On a beau lire tout ce qu’on veut, se rassurer en se disant qu’il n’y a pas de mère parfaite et qu’il faut s’accorder du crédit pour ce qu’on fait pour nos enfants. Il y a toujours un moment donné où je pète une coche. Ah! Vous ne me pensiez pas comme ça ! Moi, inspirée par une conviction profonde de pouvoir vivre une vie familiale harmonieuse. Et oui ! Je suis prête à gager que mes voisins m’ont déjà entendu perdre patience. La honte. Oui, la honte. Après la honte, la culpabilité. Ça sert dont bien à rien la culpabilité. Enfin, c’est ce que je pensais, jusqu’au moment où j’ai décidé de m’en servir. Ben oui, de m’en servir pour l’éloigner. Si je ne me sentais pas un tout petit peu coupable de perdre patience avec mes enfants, c’est comme si je l’acceptais comme une réalité que je ne pouvais pas changer. J’ai décidé de me servir de mon sentiment de culpabilité comme un signal pour prendre conscience de ma responsabilité face à mes comportements d’impatience. C’est à ce moment-là que j’adopte d’autres comportements qui me servent mieux qui sont cohérents avec mes valeurs. C’est un peu comme ça que j’ai construit mon «auto-thérapie de la perte de patience». J’ai réuni les conditions gagnantes pour y arriver.:-)
1- Le désir ardent d’y arriver.
2- Je me suis écrit un contrat/une visualisation. Je l’ai toujours sur mon bureau d’ailleurs. Pendant plus d’un an, mon ti-bout de papier était collé près de mon réveil-matin. «Je suis une mère bienveillante et enjouée»
3- J’ai identifié mes déclencheurs. J’ai rapidement identifié la fatigue comme le facteur clé #1 de mon impatience. Le manque de respect, facteur #2. Quand je suis fatiguée et que je détecte un manque de respect pour tout le ménage que j’ai fait. Je vous raconte pas. J’ai déjà été prête à sortir des sacs à poubelle noirs de jouets par la fenêtre. J’ai des témoins en plus, mes parents. La honte! J’étais vraiment en rogne.
4- Je me suis mis des défis. J’ai identifié les moments de la journée et les situations où c’était plus difficile. Je me suis donnée une ligne de conduite. J’ai respiré et j’ai pris le temps de réagir tel que j’avais choisi de réagir. Au terme d’une semaine complète à changer la façon dont je réagissais devant ces situations difficiles, je me suis félicitée. J’avais créé un nouveau comportement. Fini les excuses, je venais de me prouver que ce n’était pas sorcier. À ce sujet, je dois faire une parenthèse pour une amie qui se demande si ça marche vraiment. Je pense qu’elle serait déçue de voir que ça dure pas. J’ai envie de répondre en vous partageant la dédicace de mon amie Manon Jean qui a écrit le livre «Mathéo et le nuage noir». «La chasse aux nuages noires c’est l’histoire de toute la vie». Plus on pratique, plus on y arrive!
5- Je me suis offerte une récompense. J’avais en tête de m’acheter un livre sur l’éducation 🙂
Mais, quand j’ai vu cette bague. Cette grosse bague ronde brillante. Au fil des années, elle a perdu des pierres. Il y a une seule pierre que je n’ai pas fait remplacer. C’est une petite pierre imparfaite. Je l’ai conservé parce qu’elle signifie pour moi que rien n’est parfait et que tout l’est en même temps. Je ne vise pas d’être une mère parfaite, je vise simplement de tout mettre en place pour préserver ce qui me lie à mes enfants, mon lien avec chacun d’eux. C’est ce qui me définit en tant que mère.
Je suis une mère dont la qualité s’estime au lien que j’entretiens avec chacun de mes enfants.