Au fil des jours, je voyais bien que mon fils était toujours préoccupé. Je l’ai laissé faire son bout de chemin. J’ai attendu le bon moment. Samedi, tout était parfait. Son frère et sa soeur étaient couché pour la sieste. Il était de bonne humeur, il avait passé la matinée à jouer dehors.
C’est maintenant ou jamais …
-Arthur! Viens dans mon bureau. Je vais te faire une Tite technique.
– Ah, maman, je ne veux pas que tu me dises ce que je devrais penser.
– Ben non, c’est pas le travail de maman de faire ça ! C’est toi qui va prendre tes décisions pour te sentir bien.
– OK!
Il s’est prêté au jeu d’une manière très enthousiaste. Je lui ai remis un plan qu’il devait suivre pour placer des pancartes au sol. La technique PNL que j’ai utilisé est simple. Tout au long d’un parcours bien orchestré, cette technique permet de se reconnecter avec des expériences antérieures durant lesquelles nous avons vécu des moments qui nous ont permis de changer nos croyances. Pour débuter, je lui ai demandé;
-Arthur, qu’est-ce que tu penses de toi par rapport à ta timidité ?
–Que je suis beaucoup trop timide pour y arriver.
Parfait, on part là-dessus. Du haut de ses 9 ans, il a su trouver des expériences qu’il a vécu pour chacune des étapes du parcours. Il a spontanément associé un geste et une couleur à chacune de ces expériences. Oui, on fonctionne comme ça. Tout est codé en nous par couleur, geste, image, symbole, son et goût pour nous créer des repères. Nous sommes des êtres surprenants. Et donc, au terme de ce parcours je lui ai demandé à quoi il aimerait maintenant croire pour arriver à aller retrouver ses amis dans la cours de récré. Après une brève réflexion, il a répondu «Il peut pas ben ben arriver rien de trop grave» Et au même moment où il venait de prononcer ces mots, il s’est affiché un magnifique sourire sur son visage. Il était rempli de fierté et je le sentais libéré. Il a fait de nouveau le parcours dans le but d’ancrer cette nouvelle croyance et lui. Avant de conclure la technique, je valide avec lui un dernier ti quelque chose.
– Est-ce que tu crois que tout se passera bien la prochaine fois que tu iras à la récré ?
– Non, j’ai l’impression que mon loup méchant (Tsé la Tite voix gossante qui nous dit des affaires pas super aidante, ben chez nous on l’appelle le loup méchant) va me dire que je suis encore trop gêné et que je ne serai pas capable.
– OK, qu’est-ce que tu veux lui répondre à ton loup méchant ?
– Je veux lui botter le cul pour qu’il aille sur une autre galaxie !
– Yeah ! Do it !
Et il l’a fait intérieurement et nous avons finalisé la technique en l’ancrant au plus profond de lui. Il était ravi.
Lundi, il est sorti de l’auto en me disant. Ouin, si ça fonctionnait pas. Je le laisse me raconter ce qui le préoccupe et je lui dit. «C’est le temps de t’affirmer. De toute façon, il peut pas arriver rien de trop grave». Et il est parti à l’école.
À son arrivé à la maison, il m’a sauté dans les bras en me disant «Maman, ça a marché ! Ça a marché !!!» Et il m’a raconté sa journée d’un trait sans que j’ai pu placer un mot tellement il était fier. Et voilà ! nous reprenons le chemin de la quiétude jusqu’à notre prochaine montagne.